Un grand dirigeant d’entreprise me demandait récemment : Jacques, comment puis-je amener la créativité dans mon organisation?
Ma réponse : en payant les employés à ne pas travailler.
Il a eu un choc. Évidemment.
C’est pourtant vrai : personne n’a été créatif devant un ordinateur. Jamais. On peut utiliser des subterfuges ou des proxis pour provoquer à l’occasion une pensée différente (bonjour les légo) pour traiter d’un problème précis, mais ça reste anecdotique.
Pour amener une culture de créativité, de la pensée différente et dans la marge, il faut faire plus, beaucoup plus. Cela dit si vous voulez vraiment des gens créatifs. Les créatifs, ça agit différemment, ça ne respecte pas les mêmes règles, c’est la raison pour laquelle ils/elles pensent différemment. Il faut donc aussi accepter de proposer des traitements différenciés.
La créativité, c’est une posture, une attitude. Ce n’est pas une discipline, ni un art et ça ne s’enseigne pas. Ça s’acquiert, avec le temps et en se tenant consciemment hors des habitudes, hors du troupeau principal.
Alors, encourager vos employés à faire les choses autrement, oui, même si c’est plus long et « moins productif ». Ça peut commencer par changer la routine quotidienne, prendre de nouveaux chemins, de nouveaux moyens de transports, de tenter de nouveaux fonctionnements, sachant que l’objectif n’est pas la productivité à court terme.
Envoyez-les au musée, dans les galeries, à la rencontre d’artistes. Faites venir des artistes en résidence pour plusieurs jours/semaines dans votre organisation. Ça peut sembler radical, mais c’est une contamination progressive qui va faire son œuvre à l’interne.
Les ateliers de créativité, les posts-it et les légo de ce monde servent à booster la réflexion sur un problème précis. Ça ne génère pas « la créativité ».
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